top of page
Grilles d'analyse

Consigne

Lire l'ouvrage Pratique de l'intervention individualiséeet développer une réflexion personnelle sur un
sujet rencontré dans le livre. 

Remarque: j'aborde également le sujet des grilles d'analyse dans le cours des troubles du spectre autistique
 

Le sujet que j'ai choisi de traiter 
La notion d'approche multimodale m'intéresse particulièrement.

 

Il s'agit d'un ensemble de mesures qui sont mises en place, en équipe, de manière concertée, pour
accompagner une personne atteinte d'une déficience ou d'un trouble. Le but est de répondre aux difficultés qu'il rencontre et lui permettre de mieux vivre avec sa maladie.

J'ai succinctement abordé cette notion dans le cadre d'un travail de recherche effectué pour le cours de neuropsychologie. Je me suis intéressé au trouble de l'attention avec ou sans hyperactivité. J'ai décrit les différents types d'interventions qui peuvent s'inscrire dans une approche multimodale pour répondre aux besoins des personnes atteintes d'un TDA/H.


J'aimerais pousser cette réflexion plus loin.

 

La question que je soulève

Comment construire un Projet d'Intervention Individualisé dans le cadre d'un TDA/H ? 

Je vais utiliser les 5 étapes suggérées par notre ouvrage de référence et les mettre en parallèle avec la problématique du TDA/H.  Nous sommes bien d’accord. Il s’agit d’un survol.

1. Choisir un coordinateur
 

Les auteurs soulignent l’importance du coordinateur pour organiser et suivre les actions dans la durée.

Qui serait le coordinateur dans l'accompagnement d'une personne atteinte de TDA/H?

Il y a une multitude de réponses possibles. Pour y répondre, une série de question doivent être posées :

  • Est-ce qu'il s'agit d'un enfant, d'un adolescent ou d'un adulte?
    En effet, les besoins et les priorités peuvent être très différents. Pour un enfant, les troubles de l’apprentissage peuvent prédominer.

  • Quelles sont les principales difficultés à traiter ?
    Un cas n’est pas l’autre et le TDA/H peut avoir une multitude de troubles associés.

  • Quel type de structure va construire l'intervention ?
    Le contexte dans lequel va se construire l’intervention va fortement influencer la manière dont les choses vont être mises en place.

 

​La réponse à ces questions devrait aider à identifier qui peut jouer ce rôle. 

 

Dans le cadre de mon travail pour le cours de neuropsychologie, j'ai essayé d'imaginer comment je pourrais m'inscrire dans ce type d'action. Je pense que pourrais porter plusieurs casquettes. Celle d'un généraliste, un coordinateur qui orchestre l'action d'une multitude d'intervenants. Celle d'un spécialiste qui intervient dans son champ de compétences. 

2. Évaluer les forces et les besoins
 

Les auteurs donnent de nombreuses pistes de réflexion et des outils pratiques. Ils soulignent toutefois qu’il n’existe pas de grilles prêtes à l’emploi car, encore une fois, chaque cas est singulier et doit être abordé comme tel.

Pourquoi faut-il aborder le TDA/H de manière multimodale ?

Avant d’aborder la question de la grille, j’aimerais aborder la question du traitement médicamenteux comme seule réponse au TDA/H. C’est un sujet qui fait débat. Le TDA/H ne se guérit pas. Les médicaments agissent sur les symptômes qui réapparaissent à l’arrêt du traitement. Je me suis intéressé aux effets secondaires et je pense que nous sommes en droit de nous demander si les conséquences possibles du remède ne sont pas plus graves que le mal. +lien

A court terme, les effets secondaires sont avérés pour de nombreuses personnes (ex. dépression, insomnies…) et la réponse médicamenteuse n’est pas une solution. Dans les cas où le traitement fonctionne à court terme, je me demande si c’est une solution envisageable, raisonnable et éthique sur le long terme.

A mon sens, elle ne peut l’être.

En effet, si la nocivité à long terme n'a pas été scientifiquement prouvée, il me semble que l'absence de nocivité n'a pas non plus été démontrée. Il est vrai que dans certains cas aïgus le traitement est justifié mais dans de nombreux cas il ne l'est pas. Pour moi, le débat reste entier et j'ai choisi mon camp.

Comme il n'y a pas de traitement pour guérir de ce trouble, il me semble indispensable que la personne atteinte aménage sa vie de manière à vivre le mieux possible avec son handicap. C’est le sens et l’essence de l’intervention individualisée.

Comment construire une grille d'analyse pour mettre en place ce type d’accompagnement dans le cas du TDA/H ?

Le TDA/H se caractérise par une série de difficultés. Il en découle des besoins spécifiques. Une grille d’analyse adaptée doit au minimum explorer les besoins les plus fréquents qui découlent de ces difficultés.

Les plus courantes sont : 
 

  • Traitement médical

  • Psychothérapie

  • Capacité d’organisation

  • Gestion de la concentration

  • Gestion de l’agitation et de l’anxiété

  • Motivation

  • Troubles du sommeil

  • Compétences sociales et comportementales

  • Hygiène de vie, nutrition, activités sportives et créatives

 

Exemple d’approche multimodale : lien

Une grille d’analyse pertinente doit creuser ces points dans le détail. Elle doit les explorer mais ne peut pas se limiter à ces besoins. L’investigation doit être plus large pour ne pas passer à côté d’éléments essentiels. Pour ce faire, je préconise des questions ouvertes posées au cours d’entretiens avec le bénéficiaire, avec son entourage proche (ex. parents, fratrie) ainsi qu’avec certains intervenants (ex. enseignant, assistant social, éducateur, médecin, psychologue,…). Une investigation plus large permettra d’identifier les points centraux de la problématique et de fixer les priorités d’action.

Remarque: ma réflexion porte sur la prise en charge d'un adulte qui souffre de TDA/H et a priori également de troubles associés comme les troubles du sommeil.

3. Établir des priorités et fixer des objectifs
 

Les auteurs de notre ouvrage de référence soulignent à plusieurs reprises de ne pas oublier que notre action vise à apporter les moyens au bénéficiaire de mieux vivre avec son trouble. Il est essentiel de construire le projet avec lui en tenant compte de ce qui est important pour lui ainsi que des besoins induits par son environnement.

Pour moi, cela plaide une nouvelle fois pour une approche qui ne peut qu’être individualisée. Un cas n’est pas l’autre. Afin de véritablement comprendre ce qui pose problème et agir, il faut aborder la problématique dans une perspective large.

 

Au centre, il y a la personne atteinte du trouble. Il faut s’intéresser à son vécu, à son histoire et à ce qu’elle considère comme étant ses priorités (ex. traiter ses troubles du sommeil). Le projet va se construire avec le bénéficiaire.

 

Sur base d’une analyse approfondie des besoins, il s’agit ensuite d’aménager un plan d’action.

 

Des objectifs SMART

Les objectifs, à mon sens, doivent être SMART.

 

Spécifiques : Que visons-nous précisément ?
Mesurables : Comment allons-nous constater que l’objectif est atteint ?
Atteignables : La personne doit se sentir à l’aise avec l’objectif et penser pouvoir l’atteindre.
Réalistes : Avons-nous les moyens ou le temps nécessaires pour y arriver ?
Temporels : Pour quand l’objectif doit-il être atteint ?

 

M = VIE

 

La motivation du bénéficiaire est un élément central dans la mise en œuvre et le succès du projet individualisé. La théorie de Vroom, M=VIE nous fournit une grille d’analyse qui peut nous permettre de nous poser une série questions importantes.

M= Motivation
Selon Vroom, elle est un produit de trois facteurs. La valence, l’instrumentalité et l’expectative. Si l’un de ces trois facteurs est nul ou faible, alors la motivation le sera également.

 

V= Valence
Est-ce que je perçois ce que vont m’apporter mes efforts et est-ce que j’y accorde de l’importance?

Par exemple : Est-ce qu’une personne atteinte d’un TDA/H est convaincue que traiter ses troubles du sommeil va véritablement lui apporter un mieux être ?

 

I= Instrumentalité
Est-ce que je vois un véritable lien entre la quantité d’efforts que je fournis et la quantité de résultat que je peux en retirer? Si par exemple, peu d’effort m’amène à une quantité que je juge suffisante de résultat, alors je ne vais pas être très motivé. Si par un autre moyen qui me demande peu d’efforts je peux arriver à un résultat qui me convient, je ne serai pas très motivé.

Par exemple : Est-ce qu’elle considère que l’utilisation de somnifères est une solution facile qui lui convient ?

 

E= Expectative
Est-ce que je me sens capable d’y arriver ?

Par exemple : Est-ce qu’elle pense qu’elle est capable d’arrêter les somnifères ?

 

Il est important de se poser ces questions pour chacun des objectifs fixés. Dans le cas du TDA/H, la motivation est une question particulièrement épineuse car elle fait partie des problèmes qui découlent du trouble. Lorsqu’elle est convaincue, la personne atteinte peut faire preuve d’une très grande motivation mais le souci est que celle-ci ne dure pas. Un accompagnement de type « coaching » est donc souvent nécessaire.  

4. La réunion de Projet Individualisé

 

Les auteurs de notre ouvrage de référence soulignent l’importance de coordonner l’action multimodale.

Selon les contextes dans lesquels sont menées les actions, la collaboration des intervenants ne sera pas la même. Dans le cas d’un enfant qui est pris en charge au sein d’un établissement scolaire par une équipe éducative spécialisée (enseignants, logopèdes, psychologues…) la configuration sera très différente que pour un adulte qui s’adresse à un psychologue pour demander de l’aide.

La porte d’entrée, les intervenants en présence et les actions qui en découlent diffèrent. La manière de collaborer de ces intervenants également. Encore une fois, un cas n’est pas l’autre. Le projet individualisé se construit autour d’une situation individuelle.

Dans le meilleur des cas, une équipe pluridisciplinaire travaille de concert dans un lieu dédié. Les intervenants se rencontrent à intervalles réguliers. Dans un premier temps pour s’accorder sur les besoins et fixer des objectifs. Ensuite, pour assurer le suivi.

Dans d’autres cas, le dispositif sera moins parfait. Tous les intervenants ne seront pas disponibles, accessibles ou même disposés à collaborer aussi étroitement. Je pense par exemple à un médecin ou un psychologue qui devrait facturer des honoraires et se déplacer pour venir à une réunion de coordination. Dans pareille situation le coordinateur devra fonctionner autrement.  

Peu importe la configuration, l’invariable réside dans la nécessité d’une action coordonnée.

5. Rédiger le Projet Individualisé
 

Il me semble que la rédaction de documents de travail est une condition pour une action structurée. Le projet individualisé peut se présenter sous forme de fiches d’objectifs. Ceux-ci devront être détaillés, spécifiés et assortis d’échéances. Les responsabilités doivent clairement être réparties entre les intervenants.

6. Assurer le suivi
 

La clef de voute réside dans le suivi et la réadaptation régulière du dispositif.

Je pense que la priorité c’est de suivre la personne. Le dispositif est un moyen, pas une fin. L’objectif de toute l’action est de lui permettre de mieux vivre avec son trouble. Je souligne ce point car il me semble qu’il pourrait y avoir un glissement progressif de l’attention vers le plan, les échéances et les interventions.
 

A mon sens, le coordinateur ne peut pas se limiter à organiser les choses. Il doit s’assurer que les différents intervenants se souviennent qu’ils n’agissent pas seuls. Leur action s’inscrit dans un ensemble plus large au centre duquel se trouve le bénéficiaire.
 

Le coordinateur doit garder une vision d’ensemble et focaliser sur la personne atteinte du trouble. Il doit organiser et planifier un suivi structuré. Celui-ci permettra d’apporter des mesures adaptatives si elles sont nécessaires. Il conduira également à avancer, de manière incrémentale, en fonction des progrès réalisés par le bénéficiaire.

En dehors de ce suivi programmé, il doit y avoir une disponibilité du coordinateur qui doit être prêt à intervenir immédiatement si c’est nécessaire.

Pour aller plus loin
 

 

Version
à télécharger
Travaux
Analyse réflexive
bottom of page